Citoyenneté et Environnement

Les travaux du volet Citoyenneté et Environnement aborderont la citoyenneté dans son double sens d’action civique et d’appartenance à la collectivité. Ils se pencheront sur la construction du jeune comme sujet citoyen, capable de penser et d’agir sur les enjeux sociaux, en particulier concernant, d’une part, les manières de vivre ensemble dans la pluralité et, d’autre part, les changements climatiques et autres défis environnementaux. Les activités permettront d’éclairer la construction de la citoyenneté des jeunes dans une perspective de socialisation; en tenant compte de l’hétérogénéité des jeunes et de l’influence du contexte sur les dispositions, les compétences et les parcours d’autonomisation; ainsi qu’en considérant que les interactions sociales qui construisent le jeune comme citoyen sont tant matérielles que symboliques, et influencent la manière dont se vivent et s’expérimentent les rapports sociaux. Les activités du volet tiendront compte du rôle incontournable de l’action (publique, parapublique, scolaire ou associative) pour soutenir l’acquisition et le développement des compétences civiques nécessaires à l’exercice de la citoyenneté, tout en reconnaissant qu’il peut être délicat pour l’État d’intervenir dans ce domaine.

La programmation du volet se déclinera en quatre axes.

 

5.1. Socialisation politique informelle en ligne, pratiques informationnelles, pensée critique

Bien que le milieu familial d’origine reste un facteur central des niveaux et des formes d’engagement civique, l’avènement du numérique a contribué à accélérer l’autonomisation des jeunes dans la construction de leur rapport au monde et le développement de leurs savoirs et savoir-faire citoyens. Les travaux de l’axe aborderont les modalités de socialisation politique informelle des jeunes en ligne; les médias sociaux en tant qu’espaces de discours susceptibles de façonner les représentations sociales des jeunes (féminisme, culture québécoise ou cosmopolite, actualité, environnement, etc.); les pratiques informationnelles des jeunes aujourd’hui, qu’elles soient en ligne ou hors ligne, avec un intérêt particulier pour la désinformation; ainsi que les pratiques prometteuses en matière de formation à la littératie numérique et au renforcement de la pensée critique.

 

5.2. Diversités des jeunes et vivre-ensemble

Une des formes que prend la citoyenneté est la capacité de se percevoir comme appartenant à une collectivité, qu’elle soit nationale, régionale, communautaire ou autre. Les travaux du volet dans cet axe s’intéresseront à cette question à partir d’une double entrée : les représentations des jeunes en général au sujet de la pluralité du Québec et de son éventuelle cohésion, et le vécu des jeunes qui incarnent eux-mêmes des facettes de cette diversité aujourd’hui. Cet axe permettra la production de connaissances sur les identités et sentiments d’appartenance (notamment francophone et québécoise) des jeunes dans un monde globalisé; sur les représentations sociales de la diversité et du vivre-ensemble chez les jeunes du Québec; sur la perception des jeunes concernant les rapports interculturels et intergénérationnels; sur des lieux physiques de socialisation, dans les milieux de vie et de voisinage du jeune; et sur les interactions et rapports sociaux vécus par divers segments de la jeunesse souvent stigmatisés (jeunes racisés, jeunes Autochtones, jeunes issus de l’immigration, jeunes LGBTQ+), notamment pour documenter leur expérience et leur perception de la discrimination, de ses impacts et des initiatives multimédias pour les contrer. Cet axe produira aussi une réflexion critique sur la notion de « vivre-ensemble » et plus largement sur la terminologie utilisée pour désigner la pluralité du Québec.

 

5.3. Rapport des jeunes à l’environnement

Les travaux de cet axe permettront d’abord de structurer le champ d’investigation sur les valeurs, représentations et habitudes liées à l’environnement; d’identifier des grands types de rapports à l’environnement; d’établir un portrait de la signification et de la place de l’environnement dans les valeurs chez les jeunes; et de comprendre et combattre le climatoscepticisme et l’apathie environnementale chez les adolescents. Un intérêt particulier sera porté à la compréhension des émotions liées aux défis environnementaux (écoanxiété, colère, impuissance, espoir, etc.) et à leur rôle comme moteur ou frein à l’engagement des jeunes en matière d’environnement ainsi qu’à leur influence sur le sentiment d’efficacité personnelle et de pouvoir d’agir. De plus, cet axe visera à brosser un portrait critique des interventions publiques scolaires et autres formations en matière d’éducation relative à l’environnement, de sensibilisation aux enjeux environnementaux et de promotion de l’écocitoyenneté et de la littératie climatique. Enfin, cet axe visera également à documenter le rôle des contacts avec la nature dans les milieux de vie des jeunes.

 

5.4. Voix des jeunes, pratiques d’engagement civique et actions environnementales

Tandis que les taux de participation électorale des jeunes restent comparativement faibles conduisant certains à conclure à une apathie politique de la jeunesse, on observe en parallèle de nombreux mouvements de jeunes qui sont très actifs, donnant au contraire l’impression d’une génération engagée, notamment envers les enjeux environnementaux. Une part de la difficulté à mesurer adéquatement les niveaux d’engagement des jeunes aujourd’hui vient du fait que leurs pratiques civiques prennent des formes qui sont mal observées dans les outils d’enquête traditionnels sur la participation politique. Les activités dans cet axe seront multiples : continuer à répertorier les formes de participation et d’expression citoyenne des jeunes dans toute leur variété; établir un portrait des pratiques d’inclusion des jeunes dans les actions concrètes et les initiatives citoyennes et collectives, notamment en matière d’environnement; étudier les programmes et formations favorisant l’acquisition de compétences civiques et œuvrant à la préparation de la relève politique pour soutenir une participation inclusive des jeunes dans les canaux plus classiques de la communication civique; et analyser les freins et les leviers pour faciliter l’accès aux lieux décisionnels.