Notice bibliographique
Bertulies-Esposito, B., Nolin, M., Iyer, S., Malla, A., Tibbo, P., Otter, N., Ferrari, M. et Abdel-Baki, A. (2020). Où en sommes-nous? Un aperçu des réussites et des problèmes après 30 ans de services d’intervention précoce pour la psychose au Québec. Canadian Journal of Psychiatry, 65(8), 536-547.
Résumé
Introduction:
Au cours des 30 dernières années, les programmes d’interventions pour premiers épisodes psychotiques (PIPEP) ont été graduellement implantés dans la province de Québec. Jusqu’en 2017, cette implantation a eu lieu sans lignes directrices/normes provinciales ni engagement politique. Bien que la littérature fait état de composantes essentielles des PIPEP, des études menées ailleurs révèlent que des composantes importantes des PIPEP sont souvent omises. Aucune recension exhaustive des pratiques des PIPEP du Québec n’a été menée auparavant, lacune que nous avons tenté de combler.
Méthodes:
Suivant un devis d’étude transversal et descriptif, un sondage en ligne a été distribué aux 18 PIPEP en fonction au Québec en 2016 pour recueillir des données sur les variables cliniques, administratives, de formation et de recherche. Les réponses au sondage ont été comparées avec les recommandations sur la prestation des PIPEP.
Résultats:
La moitié de la population du Québec avait accès aux PIPEP, mais certaines régions n’avaient pas de programme. La plupart des programmes adhéraient aux composantes essentielles des PIPEP. Toutefois, il y avait des écarts avec les recommandations d’experts quant à certaines composantes tels les processus de référence et les ratios patients/clinicien. Les PIPEP non urbains éprouvaient des difficultés additionnelles en lien avec la géographie et la densité de population plus faible de leur territoire, qui avaient des répercussions sur la taille/composition de leur équipe et sur l’intensité du suivi.
Conclusions:
La plupart des PIPEP du Québec offrent des services adéquats, mais manquent de ressources et de soutien administratif pour adhérer à des composantes fondamentales. Récemment, le gouvernement a créé des lignes directrices pour les PIPEP, investi dans l’élaboration de nouveaux programmes et offert du soutien à l’implantation avec le Centre national d’excellence en santé mentale. Ces changements, parallèlement au mentorat et au réseautage entre cliniciens et chercheurs pourraient aider tous les PIPEP du Québec à atteindre et à maintenir les standards de qualité recommandés.