Notice bibliographique
Jérôme, L., Lalo, M., Bacon, J. et Mark, M. (2024). Documenter la relocalisation forcée d’une communauté innue (Québec) : ambiguïtés et complexité des liens entre sources orales et archives officielles. Anthropologie et sociétés, 48(1), 163-186.
Résumé
Dans cet article, nous présenterons l’histoire de la relocalisation forcée d’une communauté innue (Pakua-Shipi, Saint-Augustin, Québec) qui a débuté dans les années 1950, avec des regroupements basés sur des stratégies matrimoniales, et qui s’est achevée dans les années 1970, avec la construction de nouvelles maisons. Cette recherche collaborative, entamée en 2011 avec la communauté de Pakua-Shipi, a pour objectif de documenter les événements entourant ce projet de relocalisation, mais aussi le rôle des principaux acteurs engagés dans ce processus, soit des agents du ministère des Affaires indiennes, des missionnaires Oblats et des Innus. Alors que la méthode du storytelling a mis en valeur le point de vue et l’expérience des aînés ayant vécu les événements, le travail en archives a donné un nouvel éclairage aux sources orales en révélant les motivations et le rôle ambigu des autorités politiques et religieuses. Nous proposons trois objectifs d’analyse et de réflexion : 1) documenter les cinq séquences de la relocalisation, soit la préparation, la déportation, les conditions d’arrivée dans la communauté d’accueil (Unamen Shipu, La Romaine) et les voyages retours ; 2) comprendre les rôles respectifs des agents fédéraux et du missionnaire Alexis Joveneau (o.m.i.) ; 3) analyser les liens entre récits innus et correspondances officielles, dont la compréhension nous apparaît indispensable à la reconstitution de l’expérience coloniale.
Hyperlien
https://doi.org/10.7202/1113159arPublication du membre
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