Notice bibliographique
Sicotte, R., Iyer, S., Lacourse, É., Séguin, J. R. et Abdel-Baki, A. (2023). Heterogeneity in the Course of Suicidal Ideation and its Relation to Suicide Attempts in First-Episode Psychosis: A 5-Year Prospective Study. The Canadian Journal of Psychiatry, 68(11), 850-859.
Résumé
Bien que le risque de suicide soit élevé lors du premier épisode de psychose (PEP), nous en savons peu sur l’évolution des idées suicidaires et son association avec les tentatives de suicide. Par conséquent, notre objectif était d’identifier les trajectoires des idées suicidaires sur une période de cinq ans et les facteurs qui y sont associés chez les personnes présentant un PEP, et de comparer la distribution des tentatives de suicide à travers les trajectoires identifiées.
Cette étude prospective de cinq ans a évalué les idées suicidaires, les tentatives de suicide et les facteurs potentiellement associés à partir d’entrevues de recherche, de la révisiondes dossiers médicaux et des rapports du coroner chez 382 patients présentant un PEP [âge moyen = 23,53 (ET = 3,61)], admis dans 2 services d’intervention précoce pour la psychose offrant un suivi de 5 ans à Montréal, Canada. Les trajectoires ont été identifiées avecun modèle mixte semi-paramétrique, et les facteurs associés ont été identifiés avec une régression logistique multinomiale.
Trois trajectoires d’idées suicidaires ont été identifiées : idées suicidaires faibles et décroissantes (n = 325, 85,08 %); déclin précoce, puis augmentation des idées suicidaires (n = 30, 7,85 %), et idées suicidaires persistantes (n = 27, 7,07 %). Les idées suicidaires avant l’admission (RC = 2,85, IC à 95 % 1,23 à 6.63, p < 0,05) et le trouble d’usage de cocaïne (RC = 6,78, IC à 95 % 1,08 à 42,75, p < 0,05) étaient associés à la trajectoire de déclin précoce, puis d’augmentation des idées suicidaires. Les personnes ayant des antécédents d’idées suicidaires (RC =4,33, IC à 95 % 1,66 à 11,29, p < 0,05) et de tentatives de suicide (RC = 8,18, IC à 95 % 2,39 à 27,97 p < 0,001) ainsi que celles ayantun trouble d’usage de l’alcool (RC = 3,63, IC à 95 % 1,4 à 9,42, p < 0,05) étaient plus susceptibles de faire partie de la trajectoire d’idées suicidaires persistantes, et de faire une tentative de suicide au cours dusuivi.
Notre étude souligne l’hétérogénéité de l’évolution des idées suicidaires sur une période de cinq ans et l’importance d’évaluer de façon continue le risque suicidaire chez les patients ayant un PEP, particulièrement chez ceux ayant des idéessuicidaires persistantes, comme ils sont plus à risque de faire des tentatives de suicide. Les patients présentant les facteurs associés aux trajectoires d’idées suicidaires qui augmentent ou qui persistent devraient être ciblés dès le début du suivi pour bénéficierd’interventions centrées sur la prévention du suicide. Compte tenu du faible nombre de personnes faisant partie de ces trajectoires et des larges intervalles de confiance de certains facteurs, de plus vastes études sont toutefois nécessaires pour mieux caractériser qui appartient à chacun des groupes.
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https://doi.org/10.1177/07067437231167387Publication du membre
Dre Amal Abdel-BakiAppartenance aux volets
